La réponse d’Adobe à Apple sur le support de flash
Vous le savez Apple est rentré en guerre contre Flash ou plutôt ils ont décidés d’ignorer ce format sur leurs appareils. Autant sur un iphone l’argument de la batterie avait été mis en avant, autant pour l’ipad Steve Jobs a clairement annoncé que le device ne supporterait pas le format d’animation d’Adobe. Steve Jobs avait d’ailleurs fait une longue lettre pour expliquer les raisons de son choix.
Depuis il est vrai que nous avions pas eu de réponse de la part d’Adobe qui se faisait attaquer violemment sur des positions qui n’avaient pas été remises en question depuis bien longtemps. Depuis hier, Adobe communique par le biais d’une campagne de pub qui a pour objectif d’expliquer la position de la société sur le choix (Flash and Creative Freedom) des solutions et accessoirement de répondre à la lettre de Jobs…The genius of the Internet is its almost infinite openness to innovation. New hardware. New software. New applications. New ideas. They all get their chance. As the founders of Adobe, we believe open markets are in the best interest of developers, content owners, and consumers. Freedom of choice on the web has unleashed an explosion of content and transformed how we work, learn, communicate, and, ultimately, express ourselves. If the web fragments into closed systems, if companies put content and applications behind walls, some indeed may thrive — but their success will come at the expense of the very creativity and innovation that has made the Internet a revolutionary force. We believe that consumers should be able to freely access their favorite content and applications, regardless of what computer they have, what browser they like, or what device suits their needs. No company — no matter how big or how creative — should dictate what you can create, how you create it, or what you can experience on the web. When markets are open, anyone with a great idea has a chance to drive innovation and find new customers. Adobe’s business philosophy is based on a premise that, in an open market, the best products will win in the end — and the best way to compete is to create the best technology and innovate faster than your competitors. That, certainly, was what we learned as we launched PostScript® and PDF, two early and powerful software solutions that work across platforms. We openly published the specifications for both, thus inviting both use and competition. In the early days, PostScript attracted 72 clone makers, but we held onto our market leadership by out-innovating the pack. More recently, we’ve done the same thing with Adobe® Flash® technology. We publish the specifications for Flash — meaning anyone can make their own Flash player. Yet, Adobe Flash technology remains the market leader because of the constant creativity and technical innovation of our employees. We believe that Apple, by taking the opposite approach, has taken a step that could undermine this next chapter of the web — the chapter in which mobile devices outnumber computers, any individual can be a publisher, and content is accessed anywhere and at any time. In the end, we believe the question is really this: Who controls the World Wide Web? And we believe the answer is: nobody — and everybody, but certainly not a single company. Chuck Geschke, John WarnockLa conclusion de cette lettre ouverte est très forte : « Who controls the World Wide Web? And we believe the answer is: nobody — and everybody, but certainly not a single company. » Donc si l’on résume Apple a maintenant comme concurrents et farouches ennemis : Google et Adobe, qui sera le prochain?
Cofounders
Chairmen, Adobe Board of Directors
6 commentaires sur “La réponse d’Adobe à Apple sur le support de flash”
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La conclusion de cette lettre ouverte est très forte : « Who controls the World Wide Web? And we believe the answer is: nobody — and everybody, but certainly not a single company. »
Ironiquement, c’est un des arguments de Steve Jobs contre Flash. Apple n’a pas pour but de contrôler le web, au contraire, puisque c’est une des sociétés qui pousse le plus pour une adoption rapide du trio HTML5/CSS3/Javascript. Ces technos sont acessibles à tous et chacun est libre d’en proposer sa propre implémentation propriétaire ou non (sur tous les navigateurs modernes, iPhone OS, Androïd, Windows Mobile etc…).
Apple souhaite en revanche protéger de bout en bout sa propre plateforme mobile et donc l’implémentation des technos qui y sont utilisées. Pour au moins deux raisons : rester maître de l’expérience utilisateur (et lui garantir un certain niveau de qualité) et pouvoir amorcer des virages technologiques de façon rapide et simple (les expériences Metrowerks/CodeWarrior et Java sur le Mac sont passées par là). Flash ne le permet pas puisqu’Adobe est seul habilité à en proposer l’implémentation et les évolutions.
Je pense que Jobs, qui n’aime pas les compromis, parie sur la disparition progressive de Flash au détriment d’autres technologies plus ouvertes dans les 5 années à venir sur le web mobile (voir le web tout court). Il estime donc qu’il ne faut pas investir dans cette techno et, à l’inverse, met tout le poids d’Apple dans cette direction pour accélérer le processus. Il a déjà pris des décisions radicales du même genre comme la disparition de la disquette sur le premier iMac (je me souviens des commentaires à l’époque…).
Enfin, je ne serais pas surpris qu’Apple anticipe et ait dans ses cartons des outils de développement évolués HTML5/CSS3/JS pas encore tout à fait prêts mais pas loin (par exemple pour développer les fameuses pubs iAds).
Par la même occasion, tout ça est aussi un joli doigt d’honneur en direction d’Adobe qui n’a pas été très rapide à adopter les dernières technos de MacOS X avec sa suite graphique, c’est le moins qu’on puisse dire.
L’avenir nous dira si Jobs a raison. Personnellement, je suis près à parier avec lui.
Il est vrai que le html5 pointe son nez et que Steve Jobs n’y est pour rien… Je te suis sur la tendance du marché, mais la position de Jobs tranche avec ce que l’on voit d’habitude et cela trouble le jeux d’acteurs.
C’est vrai. Mais ce genre de trouble a parfois l’avantage de faire bouger les lignes et accélérer les choses. À voir les réactions diverses à la suite de la lettre de Jobs (Opera, Microsoft et cie) et les cris d’orfraie des différents responsables d’Adobe, j’ai le sentiment qu’il a mis le doigt où ça fait mal…
Et Jobs l’a dit lui-même : dans le jeu du marché des nouvelles technologies, il ne regarde pas où se trouve la balle aujourd’hui mais où elle va se trouver dans quelques années. Il focalise alors toutes les ressources d’une grosses société comme Apple sur cet objectif et applique la même stratégie (autour de l’expérience utilisateur : marché vertical, maîtrise de la toute la chaîne). S’il faut prématurément évacuer une techno qui freine, elle est abandonnée sans ménagement quitte à provoquer quelques désagréments au début. L’avantage c’est qu’on voyage plus léger, donc plus rapidement.
Quand il vise juste, il prend quelques années d’avance sur ces potentiels concurrents. On le voit pour l’écosystème iPod/iTunes/iTunes Store puis avec l’iPhone et enfin vraisemblablement aujourd’hui avec l’iPad.
À en croire les propos de Jobs lui-même mais aussi ceux des fondateurs d’Ansca Mobile (ex-employés de Adobe), Adobe a raté le coche du Flash sur mobile en 2007. Après tout, l’iPhone a été présenté il y a plus de 4 ans maintenant et on cherche encore une implémentation mobile de Flash qui tienne la route ! Il semble qu’on s’en approche mais il aura fallu presque 5 ans ! C’est une éternité pour Jobs qui est déjà passé à autre chose. Aujourd’hui, Flash est une techno qui le freine et qui risque de le freiner encore plus, alors elle est écartée sans ménagement.
La « guerre » avec Google est d’une autre nature, visiblement dûe aux relations avec Eric Shmidt qui faisait partie du conseil d’administration d’Apple au moment où l’iPhone était en préparation… Jobs n’a pas digéré Androïd, aujourd’hui seule plateforme concurrente crédible à l’iPhone sur son créneau (avec BlackBerry) et certainement assez rapidement seule plateforme concurrente crédible à l’iPad. Comme il l’a clairement dit : « Nous ne sommes pas allés sur le marché de la recherche/publicité sur Internet… ». Depuis, Apple a racheté la régie QuattroWireless et va lancer iAds basé sur…. HTML5 ! La boucle est bouclée. Steve est vraiment très fâché ;-)
Les arguments de Steve Jobs sont faibles, mais non impertinents. Cela fait 10 ans, par exemple, que les cartes graphiques permettent d’accélérer le rendu graphique et ni les navigateurs, ni Flash n’en tiennent compte. A peine Microsoft vient de s’en rendre compte en intégrant l’accélération matérielle des cartes vidéo dans Internet Explorer 9.
Si Adobe l’avait fait plus tôt, notamment par le support de matériel spécialisé dans les divers accessoires portables, Steve Jobs n’aurait pas cet argument de performance ou d’économie d’énergie à mettre en avant pour écarter Adobe de la course iPhone/iPad. D’ailleurs, où était Adobe au moment du lancement de l’iPhone ? Aura-t-il fallu trois ans avant qu’Adobe propose une solution ? Trop tard, Apple en profite pour continuer à s’en passer, en mettant en avant le HTML 5 et le CSS 3.
En ce qui me concerne, ce n’est pas tant Adobe que je plains, mais tous ces divers développeurs de middleware et leurs clients qui ne pourront pas exploiter leurs technologies sur les appareils mobiles d’Apple. Or, je vois mal chaque développeur de chaque jeu vidéo développer sa propre solution logicielle pour la gestion 3D, notamment. Pas avec le budget des jeux sur ces accessoires, en tous les cas !
Les prochains! Mais ils sont déjà là: HTC et Nokia sont déjà bien placés dans les rangs des ennemis d’Apple
La réponse d’Adobe me laisse sur ma faim. J’y entends plus une position d’un grand principe auquel personne ne peut s’opposer qu’une argumentation concrète à l’argumentation à mon avis très forte de Steve Jobs : le flash ne va pas bien avec le mode de fonctionnement « au doigt », quitte à refaire vos sites, pourquoi ne pas utilisez une meilleure technologie ?
Car la problématique, à mon avis, est bien là.